Besoin de se ressourcer ? Il est peut-être temps de s’octroyer un break bien mérité. Pour une escapade exotique et dépaysante, rien de mieux que le Maroc.
Déambulez et laissez vous emporter par l’âme des authentiques ruelles médiévales de la médina et des souks de Fès.
Un voyage à travers le temps, les couleurs, les parfums et la spiritualité.
LA PREMIERE IMPRESSION EN PENETRANT DANS LA MEDINA DE FES
Lorsque vous passez la porte -Bab Boujloud- vous êtes transporté 1000 ans en arrière.
Les cafés animés et les échoppes locales cèdent rapidement la place à un lacis de venelles aux maisons collées les unes aux autres. Certaines sont percées d’ouvertures grillagées. D’autres, sont dotées, en encorbellement au-dessus de la porte, d’une petite fenêtre en moucharabieh. Dans tous les cas, le but ultime consiste à voir qui fait vibrer le heurtoir de la porte.
On y rit et se dispute, les enfants jouent et crient, les ânes transportent des provisions.

Dans les allées sinueuses, bordées de murs de pisés aux tons roses, vous découvrirez une façon différente d’explorer le Maroc.
Perdez-vous dans le labyrinthe. Découvrez une large gamme de joyaux architecturaux. Dégustez un verre de thé à la menthe. Perdez la tête dans un bazar de tapis et arpentez les souks et les tanneries incontournables de Fès.
Fès incarne totalement la notion de « slow travel ». Lâchez prise. Il est temps de vous laisser emporter par la sensation hypnotique que procure la nonchalance de la capitale spirituelle du Maroc.
DECOUVERTE DE L’ANCIENNE MEDINA ET DES SOUKS DE FES.
Un peu d’histoire
La médina de Fès est considérée comme l’une des villes historiques les plus vastes et les mieux conservées du monde arabo-musulman.
Outre sa forte densité en monuments anciens d’influences variées (andalouses, orientales, et africaines), la médina de Fès conserve la majorité de ses fonctions et attributions d’origine. Ainsi, plus qu’un patrimoine architectural, archéologique et urbain exceptionnel, elle véhicule un mode de vie, des savoirs-faire et une culture qui persistent malgré les mutations sociétales successives.
La ville initiale, fondée par la dynastie idrisside entre 789 et 808 de notre ère, comportait deux grands quartiers fortifiés, séparés par l’oued Fès. D’une part, la rive des Andalous, d’autre part, la rive des Kaïrouanais. Plus tard, au XIe siècle, les Almoravides réunirent la ville à l’intérieur d’un seul rempart. Sous la dynastie des Almohades (XIIe et XIIIe siècles), la ville d’origine (Fès el-bali) prenait déjà ses dimensions actuelles. Puis, sous les Mérinides (XIIIe- XVe siècle), une ville nouvelle (Fès Jedid) fut fondée à l’Ouest de l’ancienne (Fès El-Bali). Elle abrite aujourd’hui encore le palais royal, le siège des armées, des fortifications et des quartiers résidentiels.
Dès cette époque, les deux entités de la médina de Fès évoluent en symbiose constituant l’une des grandes métropoles islamiques incarnant une grande variété de formes architecturales et de paysages urbains.
La médina de Fès, une expérience fascinante.
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la médina de Fès est la plus grande zone piétonne du monde. Néanmoins, elle n’a, à ce jour, été foulée que par un nombre restreints de voyageurs. Souvent injustement boudée au profit de Marrakech, sa petite soeur. En vous promenant dans ses souks de Fès, vous traversez littéralement 1200 ans d’héritage marocain.
La médina de Fès est un labyrinthe fascinant. On s’y perd rapidement et facilement. Pourtant, voici un petit « truc » : il y a, en fait, deux rues parallèles principales, Talâa Kbira et Talâa Sghrira. Elles sont reliées entre elles par une multitude de petites venelles. En somme, vous retrouverez toujours votre chemin, même si ce n’est pas le plus court. Dans le pire des cas, Googlemaps pourra toujours aider. Toutefois, il faut reconnaître, qu’à Fès, il atteint ses limites…

Tout au long de votre déambulation, une vague d’activités locales vous transporte.
Ici, des ânes portent des bouteilles d’eau, des matériaux de construction ou encore des fruits et légumes. Là, des hommes foulent le pavé avec leurs babouches, en direction de la mosquée. A côté, une cohorte d’enfants agités rentrent de l’école. Un peu plus loin, des femmes sortent du four avec un plateau de biscuits encore fumant, posé sur la tête. L’odeur des épices, du poisson et des huiles essentielles flottent dans les airs… En somme, un décor qui met tous les sens en éveil.

Déambuler dans les bazars et les souks de la médina de Fès
La partie haute des deux rues principales -Talaâ Kbira et Talaâ Sghrira- est essentiellement occupées par les échoppes de souvenirs et bimbeloteries bas de gamme en tout genre. Parfois même fabriquées en… Chine… Mais, enfoncez-vous progressivement dans les entrailles de cette cité médiévale. Plus vous avancerez et plus la qualité et la diversité des babouches, tapis, épices et poteries sera au rendez-vous.
Votre profil de touriste sera rapidement repéré. Aussi, les bazaristes curieux et chaleureux vous inviteront très probablement dans leurs échoppes « pour le plaisir des yeux ». Ne soyez pas craintifs. Rentrez dans les bazars, partagez le thé, mais n’oubliez pas de marchander vos achats, les marchands recherchent le profit maximal, mais s’attendent aussi à ce que vous discutiez les prix. Parfois, ils vous demandent, en fait, le double de ce qu’ils espèrent réellement. A vous de voir, de tester et de juger.
Si vous effectuez une visite avec un guide, le prix de vos achats se verra inflaté d’un taux de commission. Un bon guide officiel ne vous laissera pas acheter un produit qui n’est pas de qualité et ne vous conduira que dans des bazars où les articles sont authentiques. En outre, si vous effectuez de gros achats nécessitant une expédition, votre guide officiel se chargera du suivi et s’assurera que la marchandise est bien expédiée.
Dans tous les cas, si l’objet vous plait, réjouissez vous tout simplement de votre achat.
La descente de Bab Boujloud vers la mosquée de la Karaouiyine
Lorsque vous descendez Tala’a Kebira, de Boujloud à la mosquée Karaouine, les rues et les souks changent de nom pour refléter la variété des articles qu’ils vendent ou fabriquent.
Street Chrabilyine reflète les fabricants de pantoufles. C’est l’endroit où vous trouverez des étals vendant des babouches (les chaussons traditionnels marocains sans talon) et maintenant aussi des chaussures modernes.
Plus bas, Aïn-Allou souk, nommé d’après un criminel redoutable, capturé par Moulay Idriss. C’est l’endroit où trouver des articles de maroquinerie, sacs et poufs.
En continuant, vous atteindrez le Souk El Henna où vous trouverez l’échoppe de Rachid. Rachid est notre herboriste. Il fournit Le Spa Mayfez avec des cosmétiques traditionnels biologiques et notre cuisine avec du miel pur et des épices biologiques. Souk El Henna se trouve dans une jolie cour ombragée, qui était autrefois un sanatorium.
En redescendant, à proximité de l’entrée de la Zaouia Moulay Idriss, se trouve le souk de bougies qui fournit parfums et bougies aux pèlerins.
Enfin, juste avant d’atteindre la mosquée de la Karaouine, la grande kissaria, couverte et assez moderne, est un souk dédié aux tissus, vêtements traditionnels et accessoires utiles à la confection des caftans.
Si vous avez le temps et le courage de marcher encore un peu, continuer plus loin que la Karaouiyine et rendez vous au souk de Rcif où fruits et légumes fleurtent avec les étals de viandes et de poissons, une expérience sensorielle unique !
Immersion dans la médina et ses souk en vidéo avant de passer à mes états d’âmes, lorsque j’ai foulé les ruelles de la médina, la toute première fois.
MON JOURNAL DE BORD
En 2005, alors touriste qui découvrais Fès pour la seconde fois, j’ai écrit dans mon journal, à l’issue d’une journée de visite en médina:
« Les yeux rivés sur mes chaussures couvertes de poussière, silencieuse, boudeuse et fatiguée, je reprends avec Moulay -mon mari- et le semsar -agent immobilier improvisé-, le chemin, qui je l’espère, nous conduira vers ce palais dont nous rêvons.
Arrivée au marché de Rcif
Nous traversons la grande place de Rcif, et passons sous les arcades de la porte qui mène au marché du même nom. Sur les étals branlants posés sur des superpositions de cageots se succèdent des monticules de fruits, légumes, olives, épices, viande, poisson… Les parfums se mêlaient aux couleurs pour créer un spectacle aussi fascinant qu’écœurant. Saisie d’un haut le cœur devant les étals de poissonniers, j’entre en apnée… Quelques mètres plus loin je crois bien défaillir lorsque je me retrouve nez à nez avec une tête de dromadaire pendue à un crochet. Si Ilyes -mon fils de 5 ans- avait été là, je suis sûre qu’il aurait trouvé moyen de demander si c’était une tête de dromadaire ou de chameau…
Les odeurs du souk
L’odeur des poulets en cage sonne le glas de ce qui m’est encore supportable et je regrette bien d’avoir dû reprendre ma respiration à ce moment-là. Il faudra que je songe à travailler mes capacités d’apnée si je dois survivre ici… Mais comment vais-je faire, moi l’accro de la barquette cellophanée ! Je ne peux m’empêcher de penser que je risque bien de mourir de faim, à moins que je ne devienne végétarienne. Enfin, il faut bien se rendre à l’évidence cet endroit est un paradis pour chats. Il y en a partout. Des chats à quatre pattes, des chats à trois pattes, des chats avec oreilles et des sans oreilles, des gros et des maigres… Que de chats à adopter, me dis-je…
La cohue des souks
Prenant garde de ne pas écraser les queues de mes amis minous, je tente de me frayer un chemin au milieu de ces hordes hurlantes et gesticulantes. Une femme en djellaba multicolore demande cinq kilos de poivrons. Une autre vêtue de rose crie par-dessus son épaule qu’elle veut six kilos d’orange et qu’elle est pressée. Un autre type pousse pour se frayer un passage et hurle plus fort que tous les autres pour être servi le premier…
Médusée, je regarde ce spectacle pittoresque, me demandant comment le commerçant parvient à gérer ces furies sans se tromper dans ses additions, qu’il réalise sans machine, sur un morceau de papier gras, venant de je ne sais où. Et dire qu’il doit faire ça six à huit heures chaque jour… Je me demande quel degré de pénibilité on accorderait à ce métier dans le calcul de nos retraites en France … Mais quand même, 5 kilos de poivrons ?… Qu’est-ce qu’elle peut bien faire de 5 kilos de poivrons ?…
La montée vers Moulay Idriss
Une fois la zone de marché traversée, la cohue devient moins dense. Sous les arcades menant vers Moulay Idriss, Moulay s’arrête pour acheter un litre d’essence de fleur d’oranger pour ramener à Casablanca, à son père.
« Ça fera trois cents Dirhams. Arrivé directement de Grasse » nous dit le vendeur dans un français parfait pour justifier le prix qu’il juge élevé. Je me suis bien gardée de lui révéler que j’achète dix millilitres à dix euros en Europe… Ce sont les mystères de la grande distribution…
Puis nous arrivons place Nejjarine à proximité des dinandiers. Je m’extasie devant les lanternes et autres plateaux. Oublié les boucheries archaïques, ici, c’est tout l’art Arabo Andalous qui s’exprime, je me prends à rêver de déco. J’ai les jambes en compote, nous marchons depuis presque quatre heures et avons visité pas moins de cinq riads; pourvu que celui vers lequel nous allons soit le bon…
Vers Bab Boujloud
Mais je ne suis pas au bout de mes peines… voilà que se dresse devant nous la Talâa Sghira, l’une des rues principales de la médina. Talâa Sghrira, signifie petite montée, en arabe ; par opposition à Talâa kbira, grande montée… Eh bien montez déjà la Talâa Sghrira et vous verrez… Pour monter, ça monte ! »

LA MEDINA DE FES, UN CONCENTRE D’EMOTIONS
Dans les souks de Fès, vous allez à la rencontre de tous vos sens, de tout ce qui nous définit en tant qu’humain : l’émerveillement, le dégoût, l’envie, la pitié.
Mais dans la médina de Fès, je partage, j’échange et je vis.